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le rétablissement des jeux olympiques

Il reçoit volontiers les gymnastes et les tireurs étrangers et les conduit au Palais fédéral pour boire un « vin d’honneur ». Quand il s’expatrie il emporte sa gymnastique, comme l’Anglais son lawn-tennis. Londres, Paris, Florence, Lyon, New-York et Buenos-Ayres possèdent des Sociétés suisses, — Ehren-Sectionen, sections d’honneur, — qui font partie de la grande fédération helvétique.

Le foot-ball a audacieusement planté un de ses avant-postes les plus solides à Berlin, en pleine capitale du royaume de la gymnastique militaire. Les clubs qui le pratiquent y dépassent la trentaine et l’Allemagne compte déjà trois fédérations de sports athlétiques : le Deutscher Fussball und Cricketbund, la Suddeutsche Fussball Union (Allemagne du Sud) et le Deutscher Athletischer Amateur-verband.

En France, enfin, c’est l’Union des Sociétés Françaises de Sports Athlétiques qui tient le drapeau de l’amateurisme. Les diverses fédérations nautiques, non plus que l’Union Vélocipédique de France, n’ont pas renoncé au culte du Veau d’or. L’U. V. F. admet pourtant des amateurs et, d’accord avec l’Union des Sports Athlétiques, elle a créé une commission mixte chargée d’examiner les titres de ceux qui réclament sa « licence ». L’Union des Sociétés de Gymnastique, l’Union Nationale des Sociétés de tir, l’Union des Yachts Français, le Club Alpin, la Société d’Encouragement de l’Escrime sont toutes prospères, et chez nous le goût des exercices physiques s’étend avec une extrême rapidité. « Qui eût dit, il y a vingt ans, — s’écriait l’autre jour un reporter anglo-saxon, fraîchement débarqué et mal remis de sa surprise, — qui eût dit, il y a vingt ans, que Paris allait devenir un grand centre athlétique ? »


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Ce rapide aperçu se complèterait fort bien par un relevé du nombre des jeunes hommes enrôlés sous le drapeau de l’athlétisme ; le total serait éloquent à coup sûr, mais les ren-