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DE L’INDUSTRIALISME
DU MOYEN-ÂGE

Il est une époque de l’histoire que la plupart des écrivains ont vue avec horreur, et traitée avec injustice c’est le moyen-âge. Là, s’il faut les en croire ; sont venus s’engloutir les arts, les lettres, les sciences, les vertus, tout ce que l’ancien monde avait de puissance et de grandeur. Siècles maudits, sur lesquels pèse l’anathème ; espèce de gouffre obscur, jeté par la Providence entre la civilisation antique et la civilisation moderne. Sur les deux rives opposées, ils vous montrent, d’une part, les républiques grecques et romaines brillantes de gloire ; de l’autre, l’organisation de la société européenne qui surgit tout à coup, sans préparation, sans enfance et sans jeunesse. Le contraste est frappant, l’effet est pittoresque. A ce tableau bizarre il ne manque que la vérité.

Il est faux que la domination romaine ait été aussi brillante, et le moyen-âge aussi déplorable qu’on l’a prétendu. Quand César et Pompée se disputèrent l’empire, déjà Rome avait cessé d’exister par ses vertus ; sa force morale était détruite. Suivez le cours des annales romaines depuis le règne d’Auguste : vous voyez tout se pervertir avec une rapidité effroyable. Les institutions antiques,