Page:Revue de Paris - 1829 - tome 1.djvu/116

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le duc.

.

Je crains peu ses efforts ; mais je crains la faiblesse du roi.

Lebel.

Heureusement qu’il vous aime !

le duc, baissant la voix.

Il n’aime personne ! pas même ses maîtresses ! il ne cède, en leur obéissant, qu’à l’empire de l’habitude, qui peut tout sur lui ; il fait aujourd’hui ce qu’il a fait hier, voilà pourquoi ces deux entrevues avec Mme de Castellane commencent à m’inquiéter.

Lebel.

Peut-être y en a-t-il eu d’autres que j’ignore !

le duc, à part.

C’est probable ; l’assurance de la marquise me le fêlait croire ! il y avait du Pompadour dans sa démarche et dans son geste. — (Haut) Lebel, il n’y a pas de temps à perdre ; il faut arrêter cette liaison !

Lebel.

Et par quel moyen, monseigneur ? d’ordinaire, avant d’aimer quelqu’un, le roi me demande mon avis, et je lui dis en honnête homme ce que je pense… ; mais dans cette occasion, il ne m’en parle pas…, ne me consulte pas… ; ce qui prouverait déjà qu’il a fait un mauvais choix (à demi voix) Il y a plus…, vous savez bien dans la chapelle cette tribune réservée aux maîtresses en titre de S. M., et qui n’a pas été occupée depuis la mort de Mme d’Étiolles ?

Le duc.

.

Eh bien !…

Lebel.

Eh bien, sans m’en prévenir, le roi a donné l’ordre de la faire