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le duc, froidement.

Je n’en doute pas, madame ; c’est beaucoup plus aisé dans ce moment que de faire des colonels.

la marquise, outrée.

Oui, monsieur le duc, on connaîtra votre conduite ; — on saura que vous ne faites usage du pouvoir que pour commettre des injustices ; et tel me refuse aujourd’hui qui sera trop heureux demain… d’implorer à mes pieds… une grâce qu’il n’obtiendra pas.

le duc, étonné.

Que voulez-vous dire ?

la marquise.

Vous n’êtes pas assez de mes amis pour que je m’explique davantage. — Je vous salue, monsieur le duc. (Elle sort.)


Scène IV.

LE DUC, seul.

Qu’est-ce que cela signifie ?… Quel est son dessein ? — de se réunir à mes ennemis ! — c’est clair… Eh bien ? c’en sera un de plus ; et grâce au ciel, sur la quantité, je ne m’en apercevrai pas. (Il se promène en rêvant.) Il est vrai que celle-ci est redoutable, non par son rang… mais par ses liaisons… Si elle me fait un ennemi de chacun de ses amans, je suis un homme perdu ! (S’arrêtant.) Non ce n’est pas là sa pensée !… Elle se croit certaine du succès ; — elle en espère un prochain et immédiat ! (Recommençant à se promener vivement.) Oui, sa confiance l’a