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et que maintenant, pour ma part, je regarde comme impossibles. — Oui, Madame, je dois croire à présent que personne n’y parviendra, puisque j’ai eu le courage de vous résister.

la marquise, froidement.

Trêve de galanteries, Monsieur le Duc, parlons sérieusement : voulez-vous m’accorder ce régiment ?

la marquise, d’un accent pénétré.

Je vous proteste, Madame la Marquise, que je n’ai rien plus à cœur que de vous être agréable, et que vous me voyez véritablement désolé…

la marquise, froidement et le regardant en face.

Du tout… Vous ne l’êtes pas ; Mais plus tard peut-être vous le serez. (Pesant lentement ses paroles). Je ne dis plus qu’un mot ; aurai-je ce régiment, Oui ou non ?

Le duc.

Eh mais ! Madame, est-ce une déclaration de guerre que vous m’adressez ?

la marquise, impérieusement.

Ce régiment… Il me le faut, je le veux ! Oui, Monsieur le Duc, je le veux…

le duc, avec dignité.

Le roi seul a le droit de me parler ainsi ; et si c’était pour me commander une injustice, j’aurais la douleur de lui répondre ce que je vous répondrai à vous-même, madame… cela ne se peut pas.

la marquise, hors d’elle-même.

Il suffit, monsieur, il suffit ! Vous vous en repentirez… Je me vengerai ! il ne faut pas croire qu’il soit difficile de faire des ministres !