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Le duc.

Permettez cependant…

la marquise, d’un air aimable.

Je pourrais le demander au roi, j’aime mieux vous le devoir. (Avec coquetterie.) Je ne crains pas, vous le voyez, le fardeau de la reconnaissance.

Le duc.

Je voudrais mériter la vôtre, mais ce n’est pas en mon pouvoir ; le régiment en question est déjà donné.

la marquise, changeant de ton.

Et à qui donc !

Le duc.

À un vieux militaire, M. de Faverolles, qui depuis quinze ans attend de l’avancement.

la marquise, avec dépit.

Il me semble, monsieur, que quand on a attendu quinze ans, on peut bien encore, sans se gêner… D’ailleurs, quel est ce M. de Faverolles ? qui est-ce qui connaît cela ! qui s’y intéresse ? (D’un air de mépris. Est-ce seulement un gentilhomme ?

Le duc, avec indigniation.

Madame !…

la marquise.

Mon Dieu, je veux bien le croire ! Je vous en crois, Monsieur le Duc, sur parole ! Mais quand vous en manqueriez avec lui, où serait le mal ? Ne peut-on pas dire qu’une volonté supérieure… qu’on vous a forcé la main ?…

Le duc, souriant.

Voilà de ces choses qu’un ministre ne peut pas avouer, et que