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que la France soit son patrimoine, à lui et aux siens… Un régiment de dragons est vacant, il le lui faut… et de quel droit ? et pour qui ?… pour un parent de sa femme… (Décachetant d’autres lettres qu’il tient à la main.) Le marquis de l’Hôpital sollicite aussi… pour un amant de la sienne,… le chevalier de Cussy ; … c’est le plus raisonnable. Voilà des titres ! La marquise est si laide à présent, que ce pauvre chevalier a droit à quelque indemnité. (Décachetant d’autres lettres.) Tout le monde veut donc ce régiment… Jusqu’aux archevêques qui s’en mêlent ! M. d’Aix, M. de Toulouse me recommandent le comte de Langeac ; et pourquoi ?… ah !… à cause de Mlle de Bèze de l’Opéra. Recommander un rival, et un rival heureux !… Au fait ils le sont tous trois ; ils le savent, et s’en accommodent à merveille… La trinité n’a rien qui doive effrayer des princes de l’Église. (Il prend un porte-feuille de maroquin rouge, et y serre tous ces papiers.) Allons, allons, la pétition du duc, la recommandation du marquis et les lettres pastorales… je soumettrai tout cela à Sa Majesté Très-Chrétienne, qui en décidera (s’asseyant devant son bureau). Travaillons, puisqu’une fois par hasard on m’en laisse le temps. (Il sonne. — Paraît le valet de chambre du duc.)

Chompré !…

Chompré.

Monseigneur !…

Le Duc.

Je n’y suis pour personne ; vous entendez…

Chompré.

Oui, Monseigneur. (Il sort.)

Le Duc, prenant un cahier qui est sur la table.

Voici d’abord le dernier rapport de M. de Sartines ; quel ennuyeux fatras ! quel répertoire de scandale ! mais cela amuse le roi ; et il est si difficile d’amuser un roi ! Voyons cependant, avant