Page:Revue de Paris, année 28, tome 2, mars-avril 1921.djvu/164

Cette page n’a pas encore été corrigée

ni rêveur ni mélancolique, ni tendre, mais franc comme celui’ d’un garçon. Il découvre des dents sïiperbes qui ont résisté aux acidités du cidre (le breuvage de ces Normandes qui ne mettent aucune coquetterie à leurs dents et se soucient bien de les perdre, trait distinctif de la race). Maïs ses dents, précisément, comme celles des Caciques, semblent plantéesdans la forme d’un arc et avancent un peu sous la lèvre. Avec le front qui fuit un peu sous sa brume d’or, c’est cela qui lui donnait cet air cacique qui m’a tant frappé I Je lui aurais voulu de la paneite comme ils appellent ici ce semis, de taches de rousseur qu’elles ont souvent parce qu’elles sont de couleur de la croûte du pain, mais Elle n’en avait pas… Moi, je lui en mettrai… »

Plusieurs autres fragments montrent avec quel soin Barbey songeait au perfectionnement de ses livres, longtemps même après l’impression. Témoin cette note : « Celui qui ne met d’importance à rien a l’air d’être au-dessus de tout, — dit-elle encore — et c’est même là une des raisons de l’ascendant du Dandysme. (Se rappeler cela pour une prochaine édition). » De même, ceci, relatif au Chevalier Deslouches : « Dans le livre de Guenaust (Léopold) intitulé Recherches historiques sur la Basse-Normandie on trouve le procès de Destouches (Jacques) condamné à mort le 11 nivôse an VII de la République française, par le tribunal criminel de la Manche, pour avoir eu des intelligences avec le Gouvernement anglais, alors en guerre contre la France.

» Cet épisode de la chouannerie est du 21 pluviôse an VII 9 février 1799. Jacques Destouches avait dix-huit ans à peine. Dans ce procès figure Guintal ( ?), marin à Portfail, qui portait les lettres du prince de Bouillon à un nommé Auguste. Destouches était cet Auguste. (J’ai écrit dans mon roman l’enlèvement double d’Avranchcs et de Coutances de Destouches. Les renseignements suivants peuvent me servir dans une seconde édition.) Le grenadier Vincent Falluelle qui tenta de sortir du corps de garde cerné fut tué raide. Les douze chouans, l’enlèvement fait, se retirèrent par l’ouest de la ville et les Vignettes, prirent la direction de Bricqueville-La Blouettc.. La municipalité fit fermer les portes de Regneville et de Granville. Le cachèrent à Gurtot ( ?). Destouches s’évada à Jersey„