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LA REVUE DE PARIS

et Tzeretelli particulièrement, qui en est l’expression et l’organe, n’ont jamais varié sur ce point précis.

C’est encore à cette même date que Tzeretelli a prononcé ces paroles :


Qui doit décider s’il y a lieu de passer à l’offensive ou que l’attaque est nécessaire ? Est-ce aux soldats de scruter dans chaque cas la nature de l’opération ? C’est seulement au point de vue politique que nous disons que nous ne faisons pas une guerre de conquête ; il serait désastreux que les soldats nous comprennent comme leur conseillant de s’abstenir de toute opération offensive.


Désormais, la guerre sera définie guerre pour la liberté. C’est le titre de l’article paru en première page dans les Informations du Soviet du 17 mars 1917. En voici un extrait :


N’est-ce pas, camarades soldats, ne vaut-il pas mieux remplacer le mot d’ordre obscur et comportant des interprétations contradictoires « la guerre jusqu’à la victoire », par un autre mot qui exprime plus complètement notre pensée : « guerre pour la liberté »… Par le viril courage de nos cœurs qu’a enflammés la victoire remportée sur l’ancien régime, nous allons rendre invincible l’armée russe qui a été désorganisée par la maladresse criminelle de l’ancien régime. Et, ayant reconquis notre liberté, nous allons accomplir la grande œuvre de l’émancipation de tous les peuples.


Pour faire ressortir plus complètement la tendance et l’esprit du Soviet, il faut faire remarquer que son Bulletin insérait les résolutions votées par d’autres corps, qui insistaient sur la nécessité de vaincre l’Allemagne en vue de consolider les libertés russes : par exemple, une résolution votée par les délégués des officiers de Pétrograd, de la flotte baltique et de quelques autres détachements, qui s’étaient déclarés pour la dévolution dès le premier jour :


Le Conseil des députés des officiers décide de conduire la guerre contre le militarisme allemand jusqu’à la victoire, de lutter contre les tentatives de la contre-révolution d’où qu’elle vienne ; de saluer l’entente intervenue entre le Conseil des Ouvriers et des Soldats et le Gouvernement provisoire ; d’envoyer des vœux à l’armée active et à la flotte, les assurant que l’arrière travaille avec énergie et sans aucune interruption pour leur fournir les approvisionnements nécessaires, tout en veillant aux libertés conquises.