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ÉTUDES ET PORTRAITS

LE

MARÉCHAL FRANCHET D’ESPÉREY

On a rappelé à propos du maréchal Franchet d’Espérey le mot de Bonaparte sur l’Orient, « où se font les grandes gloires ». C’est sa campagne victorieuse de Macédoine qui a définitivement fixé l’attention du public sur le général Franchet d’Espérey et qui a fait de lui un Maréchal de France. Mais, depuis longtemps déjà, les milieux militaires et les sphères les plus éclairées de l’opinion attendaient de lui de grandes choses. Car en lui : s’unissent admirablement les plus belles facultés de conception et les plus brillantes qualités d’exécution. C’est cette union, si rare dans un même homme, qui le rendait digne du plus haut titre militaire. Le jour où les circonstances le poussèrent au premier plan, il était prêt à tenir les promesses qu’avait faites sa carrière antérieure, et à réaliser ce qu’on attendait de lui.. Sa première qualité, c’est d’être un Chef. Froid au premier abord, il s’anime peu à peu en parlant, et, s’il aime à dire qu’il est plus difficile de commander une escouade que de commander une armée, c’est seulement pour montrer combien le chef d’armée a une responsabilité lourde : plus éloigné du champ de bataille, plus tranquille dans l’exercice de son commandement, le chef d’armée voit cette tranquillité même