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UN ROMAN INÉDIT

D’ALFRED DE VIGNY

Dans l’admirable Journal d’un Poète, — ces Pensées d’un Pascal romantique extraites des « petits cahiers » de Vigny et publiées par son exécuteur testamentaire, Louis Ratisbonne, — le poète de Moïse fait allusion, plusieurs fois, à une œuvre en préparation pour laquelle il classe des notes sous la rubrique Daphné. Ces notes, dispersées dans le volume, sont, si nous avons bien compté, au nombre de cinq. Leur brièveté même nous permettra de les citer intégralement.

Dès la page 88[1] nous lisons ces lignes :

daphné. — Prouver qu’une âme contemplative comme celle de Julien, quand elle daigne donner quelques-unes de ses idées à l’action, la domine et l’agrandit…

Puis celles-ci, page 99 :

daphné. — Julien commence un poëme ; dans les intervalles il dirige le monde et gagne des batailles.

Il donne le poëme à un de ses amis, Libanius, en mourant.

Un vers lui coûte plus que le plan d’une bataille.

  1. Nos références, pour la préface et pour Daphné même, sont prises dans l’édition in-18, Calmann-Lévy, qui est la plus communément répandue.