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DISCUSSIONS


DES PROPOSITIONS PARTICULIÈRES
ET DE LEUR PORTÉE EXISTENTIELLE


Le problème soulevé par M. Ginzberg (Revue de janvier, p. 101) a été depuis longtemps résolu par les logisticiens d’une manière qui me semble satisfaisante et définitive. Je voudrais la rappeler brièvement.

Auparavant je remarque que la proposition particulière unique de M. Ginzberg est en réalité double, comme il le reconnaît du reste : elle implique à la fois I et O de la logique classique : « Quelque a est b » et « Quelque a n’est pas b ». Par suite elle détruit toute la symétrie de la théorie classique, et les règles des oppositions, en particulier celle des contradictions (M. Ginzberg l’a bien vu, p. 103, ligne 7). Mais il n’y a évidemment aucun avantage à prendre comme type de proposition une proposition qui est double, et qui contient deux propositions simples. Si l’on obtient ainsi une « simplification » de la théorie, ce ne peut être qu’au dépens de sa généralité.

On reproche au type classique « Quelques a sont b » d’avoir un sens vague. Ce reproche ne me semble nullement justifié. La particulière affirmative n’est pas plus vague que l’universelle négative dont elle est la contradictoire. Il en est de même, naturellement, pour la particulière négative. Elles ne sont ni plus vagues ni moins précises que les universelles opposées, or on ne trouve rien de vague ou d’équivoque dans ces propositions : « Tout a est b. — Nul a n’est b. »

Il y a néanmoins une illusion, très tenace, parce qu’elle est fondée sur les formes du langage, et qui fait croire que dans les