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facleurs d'ordre physique ou économique : phénomènes météorolo- giques ou géologiques, conséquences diverses de la privation ou de la possession de certaines richesses naturelles, état de l'industrie qui les utilise. Ce sontlii toutes les conditions nécessaires, qui servent de base et comme de matière à l'exercice des fonctions proprement psychologiques. En outre il ne méconnaît pas l'importance des fonctions psychologiques inférieures; il se montre au contraire, dans les LiAs encore, au G' livre (782 a -783 «), préoccupé de lixer leur rôle aux besoins et aux appétits qui tendent au boire et au manger, ainsi qu'à la propagation de l'espèce : les refréner, les faire servir au bien par la crainte, la loi et la droite raison, voilà le véri- table objet de l'État. Les changements des conditions atmospliéri- ques produisent dans les êtres vivants de multiples transformations; des cultures nouvelles apparaissent. De même il y a dans les cou- tumes une extrême variété et de profondes modifications, ou d'étranges survivances : tandis que certains peuples s'interdisaient de sacrifier le bœuf, d'autres ne reculaient pas devant les sacrifices humains dont l'usage s'est conservé dans plusieurs i)ays. — En tout ceci on ne peut se refuser à reconnaître des marques nombreusesde connaissances ethnographiques étendues et variées, un sentiment profond de la diversité et de la mobihté humaines, et surtout la vigueur et la sûreté d'un esprit véritablement scientifique, également capable d'analyser les faits, ou de les grouper en de lumineuses et puissantes synthèses.


III


Ainsi donc, malgré leurs faiblesses trop évidentes par rapport a l'état présent du savoir, malgré l'enveloppe mythique dont elles se revêtent parfois, ces tentatives de Platon pour retracer l'évolution des sociétés humaines sont néanmoins remarquables par l'elTorl scientifique dont elles témoignent, par la richesse et l'orig-inalilé des vues. Pour confirmer encore ce sentiment, il ne st^ait pas sans intérêt de confronter, sur le point dont il s'agit, Aristoleaver Platon. On pourrait montrer sans peine par des textes, principalement di' la J'd/itiijut; et des Météorologiques^ , que plusieurs idées très iiii|nir-

I. P'd. 1, 2, 1252 h, 18-21; 9, 12;j7 a, 2i; II, s, 12(;n h, :i!» s.]., IJii'.t «, ii: VII l\ , 10, V.V1\) />, 2a-27. — Météor. 1, 3. :i3'J A, 27-:50 (cf. l'Ialon, Lois, 3, (JTC br): l i, ri.-.