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D’HISTOIRE ET DE LITTÉRATURE.
157. — Monuments d’architecture inédits. Premier fascicule ; Cerota. Par Schulcz-Ferencz. Ouvrage accompagné de trois planches et de trente-quatre gravures. Leipzig, Seemann. Paris, Franck. 1869. In-fol. 30 p.[1]

Cette première livraison de l’ouvrage de M. Schulcz-Ferencz, architecte des palais royaux de Hongrie, s’ouvre par un court exposé de l’histoire de Girone, un peu rapide peut-être et un peu superficiel. Les Recuerdos y bellezas de D. Pablo Pifferer, la Gerona historico-monumental de Blanch, le Guida Cicerone de la Inmortal Gerona de l’auteur de ces lignes, et les Some Accounts of Gothic Architecture in Spain de Street, sont les ouvrages auxquels M. Schulcz-Ferencz a eu recours pour la partie historique de son œuvre. Jusque-là rien de nouveau dans le présent travail, où en revanche l’auteur a trouvé de fréquentes occasions de faire paraître, dans ses appréciations, un jugement sain et une critique exercée.

Après l’introduction historique vient la description des édifices les plus remarquables de la ville et ses environs. Les monuments religieux l’emportent de beaucoup comme c’est l’ordinaire, sur les monuments civils, tant pour le nombre que pour l’importance.

Voici l’ordre suivi par l’auteur : I. La cathédrale de Santa Maria ; histoire de sa construction ; impression générale produite par l’édifice ; le cloître, le presbytère, le maître-autel, la sacristie et la trésorerie, la salle du chapitre. II. Saint-Félix. III. Le couvent de Santo Domingo (qui n’est guère bien traduit en français par « St.-Domingue »). IV. San Pedro de Galligans, couvent de Bénédictins. V. San Nicolas. VI. San Daniel. VII. Édifices profanes.

Ainsi que l’indique le titre transcrit en tête de cet article, trente-quatre gravures sur bois sont intercalées dans le texte, et trois planches lithographiques sont annexées au fascicule. Nous regrettons de ne pouvoir louer de tout point ces diverses illustrations ; quelques bois n’ont pas toute l’exactitude qu’on exige dans les publications de ce genre, mais d’autre part les lithographies sont exécutées avec soin et netteté. On pourrait aussi trouver à reprendre dans la terminologie critique de l’histoire de l’art adoptée par l’auteur, mais c’est là un point sur lequel nous ne voulons point insister.

Une objection plus grave pourrait être faite au titre même adopté par M. Sch.-F. ; car plusieurs des monuments dont traite son premier fascicule, loin d’être « inédits, » avaient déjà été décrits et dessinés en divers livres ou publications périodiques : tels sont le clocher et la façade de St-Félix, la chapelle de St-Nicolas, etc. Par contre, il en est d’autres, véritablement inédits jusqu’à ce jour, et cependant non dépourvus de valeur archéologique, qu’il aurait pu dessiner. Toutefois, nous reconnaissons que le choix présentait pour un étranger des difficultés particulières, et nous ne pouvons que remercier le savant architecte hongrois du service qu’il a rendu à la science et à l’art par sa publication. On lui

saura gré particulièrement de l’attention qu’il a eu d’en rédiger le texte en fran-

  1. Le texte est allemand-français.