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revue musicale de lyon

Brünnhild ; M. Hyacinthe, Mime ; M. Decléry Wotan ; M. Artus, Alberich ; M. Sylvain, Fafner ; Mme Eva Romain, Erda ; Mlle de Camilli, l’Oiseau.

L’Or du Rhin, 31 mars 1903 : directeur artistique (régie municipale), M. Mondaud ; chef d’orchestre, M. Rey. M. Vialas, Mime ; M. Cazeneuve, puis M. Brisemeister (du théâtre de Bayreuth) Loge ; M. Manent, Fasolt ; M. Azéma, Fafner ; Mme Bressler-Gianoli, Fricka ; M. Duffaut, Froh ; M. Roosen, Donner ; Mme G. Dupré-Charbonnel, Erda ; Mmes Erard et Charbonnet, Lassara et Dupré-Charbonnel, les Filles du Rhin.

Le Crépuscule des Dieux, le 13 janvier 1904.

Nous reproduisons sur la troisième page de couverture les distributions des rôles pour les deux cycles de l’Anneau de Nibelung, que nous avons déjà publiées.

LES CONCERTS

Concert des Femmes de France

L’Union des Femmes de France donnera, à son bénéfice, un grand concert, le lundi 18 avril, salle des Folies-Bergères, avec le concours de Mlle Janssen, cantatrice, de M. Arthur de Greef, pianiste, du violoncelliste Joseph Hollmann et de la Symphonie Lyonnaise, sous la direction de M. Mariotte.

Nous pouvons citer, parmi les principales œuvres inscrites au programme, l’Ouverture d’Iphigénie en Aulide, le Concerto en sol mineur de Saint-Saëns (piano et orchestre), une Sonate de Grieg (piano et violoncelle), le Roi des Aulnes (chant et orchestre), la Suite en ré majeur de Saint-Saëns, enfin l’Ouverture du Roi d’Ys qui terminera le concert.

Le public pourra se procurer des places, à partir du lundi 11 avril, au Siège Social (Comité de Lyon) de l’Union des Femmes de France, 17, place Bellecour.

À TRAVERS LA PRESSE

La Famille Strauss

Voici, d’après le Ménestrel, des renseignements sur la dynastie musicale des Strauss.

Le 14 mai dernier, on a célébré un peu partout en Autriche et en Allemagne le centenaire de la naissance de Johann Strauss le père, ou Strauss Ier, comme quelques-uns l’appellent, réservant le titre de Strauss ii à l’auteur du Beau Danube bleu, dont le prénom, comme on le sait, est aussi Johann. Tous les Strauss qui ont obtenu une notoriété n’ont pas été des musiciens, et parmi ceux qui l’ont été ou le sont encore à l’heure présente, il y en a qui ne font point partie de la famille dite de Vienne, dont le chef, qui aurait aujourd’hui cent ans, a été, avec Lanner, le créateur de la valse viennoise. Il y a d’abord, parmi ceux qu’il faut exclure de la dynastie, Joseph Strauss l’ancien, né à Brün en 1793. Wagner raconte qu’il dirigea en 1861, à Carlsruhe, des représentations de Lohengrin et que, malgré son peu d’enthousiasme pour la partition, il la conduisit avec beaucoup de chaleur et en chef d’orchestre qui sait se faire obéir. Il y a ensuite Richard Strauss et Oscar Strauss, l’un connu pour la complexité de ses œuvres, l’autre au contraire pour l’amabilité enjouée et facile des siennes. Mais les vrais Strauss ne sont pas ceux-là ; ils sont au nombre de quatre ; Johann le père ou Strauss Ier, celui qui a ouvert les voies ; Johann le fils ou Strauss ii, actuellement le plus célèbre de tous, l’auteur de Fledermaus, que jouera prochainement le théâtre des Variétés ; enfin Joseph Strauss et Edouard Strauss, les deux frères du précédent. — Johann Strauss le père avait environ dix-neuf ans lorsqu’il fit connaissance avec Lanner. Celui-ci était son aîné, mais n’avait que trois années de plus, étant né en 1801. Il allait d’auberge en auberge, payant son écot en jouant une de ces valses lentes ou laendler dont nous admirons encore aujourd’hui le charme et la poésie. Lanner n’avait encore que deux compagnons ; avec Johann Strauss il forma un quatuor et la vie aventureuse continua quelque temps en commun. Mais bientôt Strauss voulut agir par lui-même ; d’un tempérament plein de feu, il ne le cédait en rien pour la richesse des idées à l’élégiaque Lanner. Il était d’ailleurs d’une paresse extrême quand il s’agissait de fixer sur le papier ses compositions. Il attendait toujours au dernier moment. Souvent il ne se résignait à écrire ses airs de danse que deux ou trois heures avant le concert. Un jour qu’il s’était conformé à cette habitude, on vint lui dire que la séance ne pourrait