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D I A L O G V EI.

entretenement digne de ſa qualité.
Qu’il deſiroit auſsi auoir de l’Angleterre, le myllord de Lyceſ‍tre, & le myllord Burgley, ou l’ũ d’eux, pour les feſ‍toyer & traiter, comme il deſire de careſ‍ſer tous les loyaux ſeruiteurs de ſa ſœur la royne d’Angleterre, en ſigne de vraye alliance.
Que le Roy auoit enuoye ſa foy au prince d’Orenge, & l’auoit donnée au comte Ludouic ſon frere, de leur aider & les ſecourir en tout & par tout, contre le roy d’Eſpagne : & que ſans cela, iamais ils n’euſ‍ſent rien entreprins de remuer en l’eſ‍tat de Flandres.
Que combien que monſieur de Genlis & ſes gens qu’il leur menoit euſ‍ſent eſ‍té deffaits, le Roy ne lairroit à leur enuoyer de nouueau, & biẽ toſ‍t, vn braue & puiſ‍ſant ſecours.
Que Iean Gileas Fregoze aſ‍ſeuroit, que pour ceſ‍te guerre de Flandres, le duc de Florence preſ‍teroit au Roy, ou au prince d’Orenge, deux cens mille ducats.
Que les affaires vont ſi bien en Flandres, que l’Agent du Roy pres le duc d’Albe, donne continuellement auis au prince d’Orenge, & communique auec luy par letres & meſ‍ſages, tous les deſ‍ſeins qu’il peut entendre du duc d’Albe, & le prince d’Orenge à l’Agent tous les ſiens : tellement que quand il n’y auroit autre choſe que ceſ‍te bonne intelligence, elle eſ‍t ſuffiſante à faire bien eſperer aux plus timides.
Mais qu’il y a bien plus, c’eſ‍t que l’armee de Stroſ‍ſy, & du Baron de la garde, ne ſont près de la

Rochelle, que pour attẽdre la flotte venant d’Ef-

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