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D I A L O G V EI.

par lequel entre autres choſes, le Roy vouloit que la memoire de toutes les choſes paſ‍ſees és guerres ciuiles de la France, voire les ſentences & iugemens donnez contre les Lutheriens ou Huguenots, du temps du roy Henry ſon pere iuſques alors, fuſ‍ſent annullees & abolies perpetuellement. Declaroit tout ce qui s’eſ‍toit fait en ceſ‍te guerre, auoir eſ‍té fait pour ſon ſeruice : pour lequel auſsi il recognoiſ‍ſoit que le ſecours d’Allemagne leur eſ‍toit venu, reputant pour bons parens ſiens, les princes de Nauarre & de Condé, le prince d’Orenge, le comte Ludouic de Naſ‍ſau, & de Mansfeld, ſes bons couſins & amis, & les Huguenots François, ſes loyaux vaſ‍ſaux & ſuiet : leur promettant liberté de conſcience & exercice de leur religion, en certaines villes, & és maiſons des ſeigneurs gentils-hommes & autres ayans fief de haubert : Et par ce que la memoire des dommages reciproquement donnez en ces guerres, ne ſe pouuoit ſi toſ‍t perdre comme il ſeroit bien requis (voulant euiter tout inconuenient, & donner ſeureté à ceux des Huguenots qui pourroyent eſ‍tre en quelque crainte retournans en leurs maiſons, d’eſ‍tre priuez de repos) attendant que les rancunes & inimitiez fuſ‍ſent adoucies, le Roy accorda de leur bailler en garde, les villes de la Rochelle, Mont-auban, Coignac, & la Charité : eſquelles ceux d’entr’eux qui ne voudroyent ſi toſ‍t s’en aller en leurs maiſons, ſe pourroyent retirer & habituer, à la charge que le roy de Nauarre, le prince

de Condé, & vingt gentils-hommes de maiſon

qui