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D I A L O G V EI.

s’eſ‍toyent à luy retirez pour ſe conſeruer, & generalement tous les Huguenots de France.
Le Pol. Ce ſont des fautes qu’õ ne peut faire qu’vne fois, & qu’il ſe faut bien garder de commettre,
L’hiſ‍t. Il eſ‍t ainſi. Or le reſ‍te des forces des Huguenots, apres la mort du prince de Condé, demeura (ſous le nom du prince de Nauarre, & du ieune prince de Condé) entre les mains de Gaſpard comte de Coligny, admiral de France, par l’auis commun de tous les principaux, leſquels eſ‍tans allez enſemble au deuant du duc de Deux-ponts & de ſon armee, qui leur venoit au ſecours : & ayãs trouué le duc de Deux ponts mort de maladie, ne laiſ‍ſerent pourtant comme freres de meſme religion & volonté, de ioindre leurs forces enſemble : auec leſquelles (apres quelques prinſes de villes & autres faits d’armes) ils furent contraints de ſouſ‍tenir vne autre bataille, près de Montcontour, au mois d’Oc‍tobre 1569. que le duc d’Aniou leur liura, laquelle auſsi ils perdirent : mais ne laiſſerent pourtant ayans ramaſ‍ſé leurs forces, de tenir la campagne, & ſe cõſeruer le mieux qu’il leur fut poſsible auec leurs villes, durant neuf ou dix mois : pendant leſquels auſsi ils prindrẽt pluſieurs villes, & eurent des rencontres en diuers endroits où il ſembloit que la chãce ſe tournaſ‍t à la faueur des Huguenots. Ce que lon cognut encores plus ouuertement. En fin le 22. du mois d’Aouſ‍t de l’an 1570. leur fut derechef ottroyee la paix, qu’ils auoyent tant deſiree, par vn edic‍t que le roy Charles fit, par l’aduis de la Royne ſa mere, de ſes freres,

des autres Princes & Seigneurs ſes conſeillers

B.v.