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D I A L O G V EI I.

mes effets que l’Euangile aſ‍ſailly a accouſ‍tumé de produire. Il a repouſ‍ſé les efforts de l’ennemy, & renforcé ceux qui le deffendoyẽt, pendãt qu’ils ont eſ‍té au guet & ſur leurs gardes. Mais quand ils ſe ſont endormis leur a laiſ‍ſé coupper la gorge : & en fin il eſ‍t demouré entre les mains des gens de bien ſans leur pouuoir eſ‍tre arraché. Le Seigneur a fait tout cecy ſe monſ‍trant grand & admirable en la conſeruation des ſiens.
Le pol. Cela eſ‍t ſans doute : or eſcoute, afin que i’acheue de te dire, ce qui s’eſ‍t paſ‍ſé durant ce ſiege de la Rochelle. Apres que les deputez de l’ennemy & les noſ‍tres eurent parlementé des moyẽs de paix, voyant que nos freres de la Rochelle demandoyent par leurs articles pluſieurs choſes cõcernans toute l’Egliſe Françoiſe, & ne vouloyent entendre à aucun accord, quoy qu’ils fuſ‍ſent merueilleuſement preſ‍ſez, affligez & haraſ‍ſez, ſans que de meſme le reſ‍te de nos freres receuſ‍t vn bõ ſoulagement en ſes oppreſ‍ſes, remonſ‍trans qu’il n’eſ‍toit pas honneſ‍te qu’vn de leurs membres ſouffriſ‍t peine ou plaiſir : ſans faire part & du mal & du bien aux autres membres de leur corps. Voyãt, dis-ie, qu’ils inſiſ‍toyent à cela, l’ennemy leur accorda qu’ils peuſ‍ſent librement communiquer auec ceux de Montauban, & ceux de Montauban auec eux pour le benefice de paix.
Et de fait ceux de Montauban vindrent, comme ie t’ay voulu dire, durant le ſiege à la Rochelle auec memoires de nos autres freres, ſous ſaufconduit de l’ennemy : & meſlerent leurs demandes

& celles qu’ils eſ‍timerent eſ‍tre bon de faire,

i.v.