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D I A L O G V EI I.

L’italien nous enſeigne vne tresbonne leçon en ſon meſchant petit prouerbe. Non viti fidare (dit-il) & non ſarai ingannato. C’eſ‍t à dire ne t’y fie point, & tu n’y ſeras pas trompé. S’il fut ia mais temps de faire ſon profit de la ruſe, & malice Italiene, il eſ‍t maintenant. Et s’il y eut iamais gens contre leſquels il ayt eſ‍té de beſoin d’employer & le bec, & les ongles, de ſe ſeruir de toutes peaux, d’eſlancer toute forte de chiens & de leuriers, voire bien de dogues, François, & Anglois il ne m’en chaut : c’eſ‍t maintenant qu’il le faut faire contre ces furieuſes, & enragees beſ‍tes Medici Valoyſes : maintenant, dis ie, qu’il ny a ny loy, ny foy qui de ces gens retiene la malice. Mais ie te prie pourſuy.
Le pol. Apres ceſ‍te reſolution, deux de la troupe furent ordonnez pour venir auec moy en Languedoc : afin de faire entendre aux noſ‍tres, la concluſion de ceux du Dauphiné, & d’en rapporter du Conſeil general ce qu’il trouueroit bon de faire pour la conſeruation d’eux tous. Eſ‍tans arriuez à Niſmes, (où le Conſeil de pluſieurs prouinces villes, villages & chaſ‍teaux faiſans profeſsion de la Religion, fut aſ‍ſemblé) luy ayant fait entendre le contenu de ma charge & ceux du Dauphiné leur legation : apres qu’ils eurent monſ‍tré cõbien ils eſ‍toyẽt ayſes de noſ‍tre venue : qu’ils nous eurent remercié du bon office que nous faiſions : & de la peine que nous prenions pour le corps de l’Egliſe Françoiſe, ils me reſpondirent, que deſia deuant ma venue le Conſeil eſ‍toit ſuffiſamment

auerty de l’arreſ‍t, auis & ordonnances que Da-

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