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D I A L O G V EI I.

met le bouclier au deuant, & cela fait, elle eſ‍t reſolue.
Chacun ſcait, que quelques mois auãt ces troubles derniers, les François de la religion monſ‍trerent bien qu’ils ſe fioyent merueilleuſement en la parole de celuy qu’ils cuidoyent eſ‍tre bon Roy, quand ils remirent volontiers entre ſes mains, long temps auant le terme, les villes qu’il leur auoit baillees pour s’y couurir cõtre les coups des ennemis publiques de la paix.
Ceſ‍te fiance, ne pouuoit eſ‍tre ſans grande amour : ne ceſ‍te amour, ſans fort prompte obeiſſance. Ils eſ‍toyent tous paiſibles, & auoyent tellement effacé de leur eſprit toute ſouuenance de guerre, qu’à peine ſe ſouuenoyent-ils où eſ‍toyẽt leurs armes.
Le 24. d’Aouſ‍t par le malheureux Conſeil des perfides, proietté de plus longue main, ſous l’appaſ‍t de banquets & nopces, les principaux d’entre eux furent meurtris dans le palais Royal, & dans la capitalle ville du Royaume : ce maſ‍ſacre fut ſuyui preſque par toutes les autres principales villes, contre la volonté du roy Charles neufieme, (s’il faut croire à ſes premières letres de declaration) nonobſ‍tant que les officiers de ſa Couronne, ſes autres ſatellites, courtiſans, & archers, & les gouuerneurs des prouinces (comme chacun ſcait) commençaſ‍ſent la tuerie, & que les parlemens, & ſieges Royaux y tinſ‍ſent la main : & que les maiſons de ville fiſ‍ſent, ou aidaſ‍ſent l’execution : tellement qu’en l’eſpace de quelques iours,

tous ceux de la Religion qui ſe retrouuerent és

g.v.