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D I A L O G V EI I.


L’hi. Pleuſ‍t à Dieu qu’ainſi fuſ‍t l’amy cõme c’eſ‍t pour la plus part, tout au contraire. Les plus grãs y font les plus lourdes fautes, voire les plus religieux ſont plus qu’il ne ſeroit à deſirer, embrenez de ces ordures.

Le pol. Que me dis-tu ?

L’hi. Il eſ‍t ainſi ie t’en aſ‍ſeure, & nul ne leur vient au deuant, ils s’en diſpenſent à leur gré.

Le pol. Et les Paſ‍teurs, quoy cependant ? ne reprenent-ils pas ces vices ?

L’hi. La plus part ſont des chiens muets, preſque tous compagnons d’Hely, il n’y a point de diſcipline.

Le pol. Si eſ‍t-ce que i’ay ouy dire qu’il y auoit en Angleterre pluſieurs Miniſ‍tres bons Paſ‍teurs, qui deſirãs la reformation de la vie & mœurs des hommes, & de quelques ceremonies externes qui ſont demeurees de reſ‍te de la Papauté, ne ceſ‍ſoyent de faire tout deuoir par eſcrit & de viue voix, pour mettre la diſcipline Eccleſiaſ‍tique au deſ‍ſus : Et quelque bon Prince Proteſ‍tant qui la vouloit mettre en ſes terres.

L’hiſ‍t. Tu dis vray : Mais ſon bon vouloir n’a pas eu l’effet deſiré : Et quant a ces bons perſonnages Anglois, du temps meſme que i'ay eſ‍té en Angleterre, ils ont eſ‍té merueilleuſement trauaillez par les Miniſ‍tres de la iuſ‍tice : Les vns ont eſ‍té bannis, les autres depoſez de leurs miniſ‍teres : Et leurs eſcrits parlans de reformation, condamnez comme ſeditieux.

Le pol. Eſ‍t-il poſsible ?


L’hi. Il eſ‍t ainſi.

Le