reſcriuit des letres à ſes ambaſſ adeurs, & aux gouuerneurs
des prouinces, & villes principales de la
France : par leſquelles il les auertiſſ oit, que ce qui
eſt oit auenu à Paris, ne concernoit aucunement
la religion, ains auoit eſt é ſeulement fait pour
empeſcher l’executiõ d’vne maudite cõſpiration, que
l’Amiral & ſes alliez auoyent faite, contre luy, ſa
mere & ſes freres : partant vouloit que ſes Edict s
de pacification fuſſ ent obſeruez : Que s’il auenoit
que quelques Huguenots, eſmeus des nouuelles
de Paris, s’aſſ emblaſſ ent en armes en quelque lieu
que ce fuſt , il commandoit à ſeſdict s gouuerneurs
de tenir la main qu’ils fuſſ ent diſsipez, & rompus.
Et afin que par les ſtudieux de nouueauté, quelque
ſiniſt re cas n’aduint, il entendoit que les portes
des villes de ſon Royaume, fuſſ ent bien &
diligemment gardees : remettant ſur la creance des
porteurs, le ſurplus de ſa volonté.
Ces letres ne furent pas ſi toſt receues à Meaux,
Orleãs, Tours, Angiers, Bourges, Thoulouze,
& en pluſieurs autres citez, que les Huguenots
par le commandement des gouuerneurs, y furent
tuez. Quelques gouuerneurs moins cruels, comme
Mandelot à Lion, & Carrouges à Rouen, ſe
contenterent pour le commencemẽt de faire empriſonner
les Huguenots de leurs villes : mais peu
de iours apres, auſsi bien furent-ils tuez.
Le meſme iour du lundi au matin, le Roy enuoya
quelques capitaines & ſoldats de ſa garde à
Chaſt illon ſur Loin, pour luy amener les enfans
de l’Amiral, & de ſon feu frere d’Andelot, de gré,
ou par force : mais on trouua les aiſnez partis, &