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D I A L O G V EI.

de ſa maifon vuideroyent, & ſe retireroyent hors de Paris en quelqu’vne de leurs maiſons : afin qu’il ſemblaſ‍t mieux à toute la France, & aux regions voiſines, que c’eſ‍toyent ceux de Guyſe qui auoyẽt fait le tout, ſans le ſceu du Roy : pour venger ſur l’Amiral & autres Huguenots, la mort du vieux duc de Guyſe, qu’vn Huguenot auoit tué au premiers troubles de la France. Voila pourquoy en ſes letres du Dimanche, il auoit le tout iette ſur ceux de Guyſe : mais ceux de Guyſe voyans l’atrocité du faic‍t auenu, & conſiderans qu’ils attiroyẽt ſur eux & leur poſ‍terité l’ire de tous hommes, à qui l’humaine ſocieté eſ‍t chere : & par conſequẽt ſe mettoyent en butte, à laquelle chacun viſeroit, comme ſur les ſeuls autheurs & coulpables : preuoyans, di-ie, le mal qui leur en pourroit auenir, eſ‍tans retournez dans Paris, n’en voulurent ſortir, n’abandonner la cour, demandans au contraire inſ‍tamment, que le Roy aduouaſ‍t le tout.
Le Roy auec le meſme conſeil que deſ‍ſus, tant à l’occaſion des letres du mareſchal de Montmorency (qui prenoit pretexte ſur la volonté du Roy de ſe vouloir venger) que par ce que ceux de Guyſe ne vouloyent ſortir hors de Paris, ny ſe charger de la faute, fut contraint le tout aduouër : Car diſoyent ceux de ſon cõſeil, ſi le mareſchal de Montmorency, ſeulement pour la bleſ‍ſeure de l’Amiral ſon couſin, eſ‍t ſi fort piqué, & menace tant : que fera il quand il en entendra la mort, & de tant de gens qu’il aimoit ? & ſi la maiſon de Guyſe ne s’en charge, comment couurira on le faic‍t ?

Partant, le Roy par l’auis de ſondic‍t conſeil,

reſcruit