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gue, Vénus d’Ille (i838) ; soit qu’il le présente comme une légende exotique recueillie par un voyageur, avec toutes ses fautes et qualités : Federigo (1829), Les Ames du Purgatoire (i834). Dans la La Vision de Charles XI il raconte un épisode de l’histoire de Suède. En elle-même cette histoire n’a rien de bien important, c’est simplement la relation d’une vision de l’avenir qu’a eue le roi Charles XI, sorte de légende comme on en raconte dans tous les pays. Mérimée veut ici démontrer qu’il ne s’agit pas d’une légende historique, mais d’un fait véritable, réellement arrivé. Il ne s’occupe pas du sujet de la vision, mais de la vision elle-même. Et cette chose surprenante, le fantastique dans le réel, Mérimée le raconte avec son impassibilité, sans rien souligner, sans rien ajouter, sans même le considérer — dirait-on — comme une chose extraordinaire. Seulement il débute par cette petite phrase : « On se moque des visions et des apparitions surnaturelles ; quelques-unes cependant sont si bien attestées que. si l’on refusait d’y croire, on serait obligé, pour être conséquent, de rejeter en masses tous les témoi-