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CHAPITRE IV

Le Conte fantastique chez Prosper Mérimée On a répété déjà maintes fois qu’à Mérimée on ne peut appliquer aucune règle ni loi, car il en est la négation personnifiée ; en étudiant ses contes fantastiques nous le remarquons également. Selon Nodier deux conditions étaient nécessaires pour qu’un conte fantastique réussit : il fallait que le conteur eût foi en ce qu’il racontait, et puis qu’il eût un auditoire crédule. Et réellement jusqu’alors on ne trouve presque pas un conte fantastique qui ne remplisse au moins une de ces conditions. Chez Mérimée, c’est tout le contraire. Lui qui s’efforce toujours d’être différent des autres, d’être un esprit fort, qui ne croit ni à Dieu ni au diable, qui n’a foi dans aucun sentiment, pas même