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tuosité en sa qualité de roi des chanteurs parmi les oiseaux, les provoque à un combat de chants. Mais vaincu, ne pouvant plus survivre à sa déchéance, il leur confie ses trois petits qui, sous leur tutelle apprennent tous les secrets de la musique et deviennent après leur mort les âmes des grands musiciens : Palestrina, Gluck et Mozart. Ce n’est plus, comme souvent dans d’autres œuvres de Gauthier, un manifeste contre les « vieux », ni une histoire flamboyante, mais c’est simple et naïf comme les tableaux des primitifs qui, représentent les anges faisant de la musique, ou sainte Cécile devant son orgue. La langue est sublime ; par un exemple unique chez Gautier, elle n’est pas descriptive mais musicale ; elle est si poétique qu’on oublie parfois que le conte est écrit en prose. L’influence d’Hoffmann ne se voit que dans le choix du sujet ; Gautier, qui n’aimait pas personnellement la musique, compose un hymne à sa gloire. Omphale et La Cafetière sont deux récits dont on ne peut dire s’ils sont des rêves ou des réalités vues la nuit. La première est une évocation du xvni e siècle avec ses petits pavillons à l’architecture