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nine ! Les caractères de Trilbyetde la jeune femme sont tracés à merveille, ils sont pleins de finesse et de grâce, en même temps que de vérité. Et le bonheur calme et serein du début, on le sent, on le voit, ainsi que celte tristesse tranquille et profonde de la femme, et l’amour toujours ardent, quoique dédaigné, du pauvre gnome ; tout cela est joli et vraiment émouvant.

Ces qualités sont relevées encore par une langue docile aux volontés de l’auteur, languissante avec les soupirs amoureux, attristée quand le malheur descend sur les habitants de la ferme, et qui exprime jusqu’à la mélodie des gestes, jusqu’au murmure des baisers dérobés. Il y a là une phrase entre autres qui est un joyau, qui a enchanté Sainte-Beuve, et que nous ne pouvons jamais relire sans émotion : « Se reposer sur son sein en murmurant d’une voix plus douce que le soupir de l’air à peine ému, quand il meurt sur une feuille de tremble ».

Pour moi, Trilby est un véritable chef-d’œuvre, supérieur au Diable amoureux dont on l’a rapproché. Emile Montégut va jusqu’à dire que Nodier