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dirai, bien entendu. Seulement, peu à peu, en étudiant plus profondément cette école et surtout en observant ses conséquences, on est arrivé à une définition plus pénétrante, discutable cependant, que M. Brunetière a cristallisée quand il a dit : « le romantisme c’est, avant tout, en littérature et en art, le triomphe de l’individualisme, ou l’émancipation entière et absolue du Moi » (i). Quoi qu’il en soit, il est facile de constater que le goût du moyen âge a poussé des racines bien profondes dans le romantisme, qu’il a exercé sur les débuts de cette période une influence énorme, et qu’il en fut un des traits les plus remarquables et les plus importants.

Tous les écrivains de cette époque subissent la puissance du moyen âge. Les grands esprits l’aiment et l’estiment, mais ils l’arrangent suivant leurs besoins et leurs volontés ; les petits l’adorent, le suivent aveuglément et voient en lui le terrain le plus propice à leurs talents. Les plus forts pénètrent jusqu’à son âme, les plus faibles s’arrêtent à (ï) Manuel de l’histoire de la littérature française. Paris, Delagrave, 1898, p. 4ai.