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— u6 — de la Renaissance ou la description macabre des funérailles de Don Juan. UElixir de longue Vie est une des premières œuvres du Balzac de la Comédie humaine, son individualité ne s’y révèle encore que faiblement ; il suit la mode et devient parfois atroce et effrayant. On trouverait difficilement, même à l’époque, une page plus funèbre que la fin de cette nouvelle quand : « la tète vivante se détacha violemment du corps qui ne vivait plus et tomba sur le crâne jaune de l’officiant. « — Souviens-toi de doua Elvire ! cria la tète en dévorant celle de l’abbé. » Ce dernier jeta un cri affreux qui troubla la cérémonie. Tous les prêtres accoururent et entourèrent leur souverain. « — Imbécile, dis donc qu’il y a un Dieu ! cria la voix au moment où l’abbé, mordu dans sa cervelle, allait expirer. » Combien il est heureux que ce soit l’unique épisode de la Comédie humaine aussi sanglant — sanglant jusqu’à en èlre ridicule. Toutes ces nouvelles fantastiques sont très agréa-