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tienne), voulait en faire l’entrepôt du commerce de l’Inde par le golfe Persique et le cours de l’Euphrate. Cette idée me paraît aussi probable qu’ingénieuse. Cependant, le commerce de Salomon n’eut qu’une courte durée : il nous rappelle les faibles efforts que fit de nos jours un prince, dont les possessions sont au milieu des terres, et qui fut obligé d’emprunter des matelots de la moderne Tyr, comme Salomon emprunta ceux de l’ancienne. Sans doute, il doit paraître contraire au génie d’une puissance commerciale de favoriser les entreprises d’une puissance rivale ; mais quelquefois les gouvernemens sont obligés d’adapter leur politique aux circonstances, et de permettre, même aux dépens de l’état, des opérations qui enrichissent les particuliers. Je ne puis assurer si le commerce de l’Inde se faisait concurremment par les Tyriens, les Égyptiens et les Juifs ; cela me paraît très-probable, je crois même qu’ils le firent par le golfe Persique et la mer Rouge, comme nous l’avons vu de notre temps. Mais quel que pût être, du temps de Salomon, le commerce de Tyr, nous voyons cette ville, environ un siècle après, fonder la colonie de Carthage, ensuite, trois autres siècles écoulés, c’est-à-dire, vers la date de la