Page:Renee-Dunan-Le-petit-passionne 1926.djvu/25

Cette page n’a pas encore été corrigée
— 23 —

Et, légère, elle court devant, tandis que Sirup s’arrête et laisse tomber son crime, qui fait : pouf ! sur le ciment.

Mais la jeune femme est déjà à cent mètres. C’est le moment de se sauver à l’opposite…

Et notre héros s’en va, le cœur battant, faisant tous ses efforts pour ne pas attirer l’attention. Il se hâte. Il va, il va… Il a fait déja quarante mètres lorsqu’il entend courir derriêre lui.

Au moment qu’il va se mettre à détaler à son tour, un homme le rattrape.

— Monsieur, monsieur !

— Quoi ? demande Sirup, qui tuerait bien l’arrivant.

— Monsieur, il y a un homme étendu, là-bas, qui doit étre très malade. Je vais chercher le médecin, Restez ici, pour éviter qu’on le fouille ou qu’on le vole.

Sirup furieux répond :

— J’irai tout aussi bien chercher un médecin.

— Non ! celui que je vais ramener est mon frère. Les autres ne se lèveraient pas.

L’homme dévoué s’éloigne aussitôt, et Sirup reste pantois, sans oser continuer une fuite qui le dénoncerait…

Mais de là-bas, où le cadavre a été abandonné, une voix s’élève alors de quelque passant nouveau et étonné.

— Au secours ! Au secours !

Zut ! pense Sirup. Il n’y a pas moyen de s’en aller d’ici. Quelle poisse !

Cependant, un agent attiré par les appels arrive au galop, et, passant près de Sirup, crie avec autorité :

— Accompagnez-moi ?

Sirup, désespéré, suis l’agent et revient vers celui qu’il assassina tout à l’heure.

Il y a déjà trois personnes autour du corps étalé. Ce sont des gens avertis et pleins de bonnes dispositions. L’un pratique les tractions de la langue, l’autre agite frénétiquement