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— Pauvre monsieur, crie la survenante, vous aidiez votre oncle à descendre. C’est pénible !

Sirup répond par des syllabes sans aucune signification. L’autre reprend :

— Voulez-vous que je vous aide ?

— Inutile, grogne Sirup, je n’ai qu’à aller jusqu’en bas et, avec le premier taxi qui passera, je le mènerai à l’hôpital.

— Vous êtes bon, dit la jeune femme — car elle est fort jeune — et la Providence vous récompensera.

— J’y compte bien ! reprend Sirup, qui fait de vains efforts pour replacer le corps sur son dos.

Alors, avec un air sentimental, l’ingénue inattendue demande :

— Si vous voulez que j’aille réveiller le concierge, il vous donnera un coup de main.

— Non ! rage sèchement Sirup, qui a pu enfin situer le résultat de son labeur criminel en équilibre et qui recommence à descendre.

La charmante jeune femme ferme posément sa porte et le rattrape au rez-de-chaussée. Ils vont ensemble jusqu’à la sortie. Elle demande le cordon et les voici tous deux dehors, sur le trottoir…

Le malheureux James-Athanase Sirup sent une sueur froide arroser son échine. Il voudrait maintenant gagner un coin d’ombre, à quarante mètres d’ici, y déposer celui qu’il étrangla, puis filer à toutes jambes. Mais avec cette aimable compagnonne qui le prend pour un neveu dévoué portant un oncle regrotant, que peut-il faire ?

— Voulez-vous que je saute chercher un taxi ? demande-t-elle.

— Je veux bien, murmure Sirup qui se trouve épuisé déjà, mais surtout veut être seul.

— Attendez-moi donc !