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RENÉE DUNAN



I


— Oh ! moi, j’ai de bonnes raisons d’y croire, à ces choses-là, je sais.

— Comment, toi, Pompette, une femme raisonnable et équilibrée, tu admettrais ces bêtises ?…

— Bêtises ! Bêtises ! Tu vas fort. Mais je te le répète, c’est précisément parce que mon esprit est clair et logique que j’y crois.

— Enfin, c’est à mourir de rire ! Ces esprits désincarnés et réincarnés, ces évocations de l’au delà, tu veux me faire supposer que tu t’inclines devant de telles inventions saugrenues ? C’est impossible.

— Non seulement je m’incline, mais c’est pour moi aussi évident que ma propre existence. Et à celle-ci, crois-le, je crois une dizaine de fois.

— Ah ! Décidément, tu deviens folle.

— Mais tais-toi donc, malheureuse ! Il y a peut-être des esprits qui t’écoutent et vont te punir.