Page:Renard - Outremort et autres histoires singulières, Louis-Michaud, 1913.djvu/108

Cette page a été validée par deux contributeurs.
104
L’HOMME AU CORPS SUBTIL

de peinture argentine. La fenêtre avait été badigeonnée d’un enduit analogue, translucide comme un dépolissage. On aurait pu se croire à l’intérieur d’un cube d’argent.

Au milieu s’érigeait une espèce de ressort à boudin, qui n’en était pas un, puisqu’il était rigide. L’appareil toisait deux mètres d’élévation. Ses larges spires se constituaient d’un tube de métal enroulé trente fois sur lui-même et formant une cage cylindrique. Deux fils souples, argentés et tournés en papillotes, partaient chacun d’une extrémité de ce tube ; celui du haut rejoignait celui du bas, et leurs deux brins, tordus en un seul, se terminaient par une fiche de contact. On voyait émerger du mur, près de l’entrée, la prise de courant.

Et c’est tout ce qu’il y avait dans la chambre d’argent.

— « Voilà », dit Bouvancourt, « l’appareil. »

Il toqua la spirale, qui rendit un son de cloche impressionnant. Ce fut comme un glas sonné dans un autre monde.

Morand questionna le physicien sur la teinte argentée. Il n’aimait pas cela. Le métal