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LE VIGNERON DANS SA VIGNE

— Qui sait ?… Criez fort et les riches partageront.

— Ils ne sont pas si bêtes. À leur place…

— Qu’au moins ils donnent leur superflu !

— Dès qu’on donne quelque chose au monde, dit Philippe, de l’argent ou n’importe quoi, le monde tourne mal. Moi, par exemple, je serais vite un homme perdu.

— Vous supporteriez la fortune comme les autres.

— Non, non.

— Pourquoi, Philippe entêté ? Pourquoi ? pourquoi ?

— Parce que les autres et nous, ce n’est pas la même chose.

Voilà son refrain. Il y a deux races d’hommes, celle des riches et celle des pauvres. Il n’est pas de la race des riches. Quoi de plus clair ? Impossible de le tirer de là.

Qu’il y reste !