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LE VIGNERON DANS LA VIGNE


Il courait et bondissait à travers le pré, au milieu des dindes folles, dont l’une, mutilée, tournoyait, rouge de sang, et parfois il se laissait tomber sur le derrière, pour voir.

— Ça va, dit-il, maintenant je peux me risquer.

Il choisit un vieux saule au bord de la rivière. On y grimpait sans peine par les nœuds du tronc, et la tête ébranchée se découvrait ainsi qu’une petite plateforme naturelle.

En bas, la rivière trouble semblait dormir d’un sommeil profond, et par de légers plis vite effacés, sourire à des rêves.

— Si je manque mon premier coup, se dit Jacques, il ne m’arrivera que de prendre un bain, et j’aurai, ma foi, bien à souffrir d’une chute au creux de ce bon lit.

Il était prêt.

Les dindes glouglotantes allongeaient le col vers lui, et la dinde aux ailes brisées finissait de se mourir dans une touffe d’herbe.

— Une ! dit Jacques debout sur le saule,