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MADAME VERNET

Elle l’est peut-être trop ?

HENRI

Oh ! non.

MADAME VERNET

Je vois bien qu’elle ne vaut rien.

Je me réjouissais de ces menus égards et du ton sympathique avec lequel elle me disait :

— « Vous ne buvez pas ? vous ne mangez pas ? »

Un souffle si doux nous venait de la mer que je n’éprouvais plus le besoin de faire le glorieux et parlais simplement.

Après dîner, nous fîmes une courte promenade sur la route, jusqu’à l’heure et jusqu’au point où les pommiers normands, par leur masse d’ombre frissonnante, nous causèrent de l’effroi. Au retour, afin de me rassurer, j’offris mon bras à Madame Vernet. Hâtifs, les jarrets contractés, nous pressions le pas, ayant dans le dos la sensation d’être suivis. Aux premières