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Reconnaissances[1], à cause des surprises du dénouement, nous est parvenu dans deux rédactions assez différentes l’une de l’autre, et dont probablement ni l’une ni l’autre n’est primitive[2]. Toutes deux paraissent provenir d’un écrit perdu[3], qui fit, vers le temps où nous sommes[4], sa première apparition.

L’auteur part de l’hypothèse que Clément fut le successeur immédiat de Pierre dans la présidence de l’Église de Rome et reçut du prince des apôtres l’ordination épiscopale. De même que les Cerygmata étaient dédiés à Jacques, de même le nouveau roman porte en tête une épître où Clément fait part à Jacques, « évêque des évêques et chef de la sainte Église des Hébreux à Jérusalem », de la mort violente de Pierre, et raconte comment cet apôtre, le

  1. Ἀναγνωρισμοί.
  2. L’une n’existe que dans la traduction latine de Rufin ; ce sont les Recognitiones (Ἀναγνωρισμοί), divisées en dix livres. L’autre, conservée en grec, est divisée en vingt entretiens ou homélies. Les Recognitiones paraissent postérieures aux Homélies. L’auteur des Recognitiones avait sous les yeux le traité de Bardesane De fato. Voir Merx, Bardesanes, p. 88 et suiv ; Hilgenfeld, Bardesanes, p. 133 et suiv. Voir ci-après, p. 439 et suiv.
  3. Cet écrit perdu était probablement l’autre rédaction des Recognitiones dont parle Rufin (Præf. ad Gaudent.), Cf. Lipsius, Die Quellen der rœm. Petrussage, p. 13 et suiv. ; Lagarde, Recogn. syr., Leipzig, 1861.
  4. Irénée (III, iii, 3) paraît avoir connu le livre, peut-être sans l’admettre entièrement. Origène le possédait.