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réelles, inspiraient une ferveur de dévotion dont le souvenir ne s’effaçait plus[1]. Il s’y mêlait plus d’un sentiment équivoque et dont les mauvaises mœurs de l’antiquité abusaient[2]. Comme dans les confréries catholiques, on se croyait lié par un serment ; on y tenait, même quand on n’y croyait guère ; car s’y attachait l’idée d’une faveur spéciale, d’un caractère qui vous séparait du vulgaire. Tous ces cultes orientaux disposaient de plus d’argent que ceux de l’Occident[3]. Les prêtres y avaient plus d’importance que dans le culte latin[4] ; ils formaient un clergé, avec des ordres divers[5], une milice sainte, retirée du monde, ayant ses règles[6]. Ces prêtres avaient un air grave et, comme on dirait maintenant, ecclésiastique[7] ; ils avaient la tonsure, des mitres, un costume à part[8].

  1. Apulée, XI, 21, 23, 24, 25.
  2. Mystes (Hor., Od., II, x, 10) désigne un enfant, voué au blanc, au bleu, comme on dirait aujourd’hui, habillé presque en jeune fille. Voir l’inscription de M. Aurelius. Garrucci, l. c.
  3. Lucien, Jup. trag., 8.
  4. Apulée, Métam., XI, 15, 25 ; Orelli, inscriptions déjà citées et inscriptions mithriaques en général, nos 2340 et suiv.
  5. Corpus inscr. gr., no 6000.
  6. Apulée, XI, 15 ; Tertullien, De corona, dernier paragr.
  7. Servius, ad Æn, VI, 661 ; Ch. Müller, Fragm. historicorum græcorum, III, p. 497.
  8. De Is. et Os., 3.