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J’ai un petit voisin à l’étude, qui, en voyant la longue lettre que je vous écris vient de me dire « On est bien content dans votre pays, quand on reçoit de longues lettres comme cela ». Je n’ai pas pu m’empêcher de rire. J’espère que vous pardonnerez à ce petit voisin d’avoir violé la loi du silence pour me dire ce petit mot.

Guyomard m’a dit de vous faire ses compliments bien sincères. Il y a bien longtemps qu’il n’a reçu de nouvelles de chez lui. Si vous pouviez lui écrire et lui envoyer la lettre de sa sœur, je crois que ça lui ferait plaisir. Du reste, il se porte beaucoup mieux et il continue de se plaire parfaitement. Liart est aussi très bien. Nous avons vu Monsieur Tresvaux il n’y a pas longtemps. Vous me demandez de ses nouvelles, ma bonne mère, et je m’empresse de vous en donner. Je ne puis vous exprimer combien il témoigne d’affection et d’attachement pour nous. Quand il vient au séminaire, il nous demande toujours, et toujours la conversation commence en breton. La mort de Monseigneur a été pour lui un coup bien sensible ; comme sa charge était