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proposent et pouvez-vous croire que je me trouve mal en sortant d’une main qui m’a toujours si bien dirigé ? Ces Messieurs du collège Stanislas ne seront nullement mécontents aussitôt que je leur parlai du projet que m’avait suggéré Monsieur Le Hir, ils le comprirent eux-mêmes et tout en me félicitant de cette heureuse fortune, ils me témoignèrent le regret qu’ils éprouveraient, si l’exécution de ce projet m’obligeait à me séparer d’eux. Ils me témoignent toujours la plus parfaite amitié, et me font sans cesse promettre qu’aussitôt ce travail achevé, et mes grades obtenus, je rentrerai parmi eux. Mais ils sentent fort bien qu’il n’est pas possible que je continue à remplir le poste que j’occupe et que je me livre en même temps à ce travail. Néanmoins, chère mère, je suis résolu à ne rien faire sans votre plein consentement. Si vous éprouvez de la peine à me voir accepter cette nouvelle place, eh bien, chère maman, je dirai à Monsieur Le Hir qu’il m’est impossible d’exécuter le plan qu’il m’avait proposé, et il n’en sera plus question. J’avais déjà pourtant si bien commencé ! N’importe, bonne mère, tout cédera à un désir de votre part.