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de ce projet, surtout si je réussissais, comme j’en ai l’espérance. Je crois posséder sur ce sujet des idées neuves et ingénieuses : ainsi du moins en jugèrent ceux qui suivirent mon cours, et qui eurent la patience de copier ces notes d’un bout à l’autre, malgré leur excessive longueur. Le travail, d’ailleurs, est déjà fort avancé, et il ne me reste qu’à compléter et mettre en ordre les matériaux que j’ai recueillis. Néanmoins, comme je désire faire ce travail avec toute la perfection dont je suis capable, je veux m’obliger à toute une nouvelle série de recherches, lesquelles pourront bien en reculer l’achèvement jusqu’à un an ou dix-huit mois. Mais ce travail m’est agréable, chère mère, et je trouverai dans Paris tous les secours possibles. La bibliothèque de Saint-Sulpice est à ma disposition ; et d’ailleurs j’ai dans les bibliothèques de Paris d’immenses répertoires, où je pourrai puiser à volonté. J’ai fait la connaissance de Monsieur Stanislas Julien, professeur de chinois au Collège de France, et qui, par un hasard bien singulier, connaît beaucoup notre Henriette, ses deux filles ayant été ses élèves. Il me témoigne