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cette époque mais il me disait que bientôt il allait être soulagé, et qu’alors il pourrait aller passer avec vous quelques jours de vacances. Il me fixait l’époque vers Pâques. Oh ! ma chère maman, que j’en suis content ! Ce pauvre Alain est si isolé là-bas à Saint-Malo ! Et vous, ma pauvre bonne mère, qui ne l’êtes pas moins cela vous soutiendra tous les deux. Et le grand projet de votre réunion pourra bien s’arranger alors. C’est mon grand désir, ma chère maman. Je vais répondre à Alain aujourd’hui ou demain. Quant à notre chère Henriette, je n’ai pas encore reçu de ses nouvelles directement, et je n’ose hasarder une lettre, craignant qu’elle ne lui parvienne pas. D’ailleurs comme j’en attends une d’elle tous les jours, j’aimerais mieux avoir reçu la sienne aûn d’y répondre. Pourtant quelquefois j’ai envie de risquer tout. Et par malheur nous sommes si loin l’un de l’autre, ma bonne mère, que je ne puis voir les lettres qu’elle vous écrit, en sorte que je suis privé presque totalement de m’entretenir avec ma bonne sœur, nous qui avions ensemble de si doux entretiens.