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dame Le Dû aura bien soin de vous, mais il n’en est pas moins vrai que vous ne pouvez rester ainsi seule.

D’un autre côté, ma bonne mère, j’aimais à vous songer à Tréguier, au milieu de vos amies. Si vous venez à Paris, je n’ai plus d’espoir de mener jamais cette vie heureuse que nous avons menée ensemble dans notre modeste demeure. Si vous venez à Paris, je n’ai plus l’espérance de passer des vacances si douces dans ma ville natale que j’aime tant. Mais il est vrai, ma bonne mère vous seule, n’importe où vous serez, suffisez pour me rendre heureux. Cependant, ma chère maman, venez, venez, nous passerons des moments bien doux ensemble, j’ai besoin de votre présence et la chère Henriette aussi sera bien contente. Enfin, ma bonne mère, vous savez mieux que moi ce que vous devez faire, faites comme vous jugerez le mieux, tout ce que vous ferez sera bien fait. Nous avons composé avant-hier, demain on donnera les places. J’attendrai le résultat pour expédier ma lettre. Le collège est extrêmement fort, et si quelque chose sur la terre pouvait me conso-