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rapprochés des Sadducéens. De tout cela résulta autour du temple une sorte de cour de Rome, vivant de politique, peu portée aux excès de zèle, les redoutant même, ne voulant pas entendre parler de saints personnages ni de novateurs, car elle profitait de la routine établie. Ces prêtres épicuriens n’avaient pas la violence des Pharisiens ; ils ne voulaient que le repos ; c’étaient leur insouciance morale, leur froide irréligion qui révoltaient Jésus. Bien que très différents, les prêtres et les Pharisiens se confondirent ainsi dans ses antipathies. Mais étranger et sans crédit, il dut longtemps renfermer son mécontentement en lui-même et ne communiquer ses sentiments qu’a la société intime qui l’accompagnait.