une nation ! Car ce rire, ce simple rire, évoque en moi la guerre et la paix ! Pauvres de nous ! Offensives insensées ! Traités délirants ! Avertissements d’huissier grippe-sou à des ennemis réduits à la famine !
Cette fois, c’est trop : l’étudiant et une dizaine de personnes s’agitent, tapent du pied, chahutent.
Alors, c’est le tour de Basch de rire. Il rit largement. Voilà dix ans qu’on interrompt son cours ! Et dès qu’on l’interrompt, voilà dix ans que chaque fois, comme aujourd’hui, un groupe d’étudiants balkaniques et jargonnant, aux cheveux d’Assyriens et aux yeux de gazelles, se précipitent pour le défendre !
Dieu des Juifs, sois béni : il ne court aucun danger. Pourtant, des mots redoutables s’échangent : « Boche !… France ! » Quelqu’un crie : « C’est un sale hongrois ! » Basch, immobile, hausse les épaules.
Un balkanique lève le poing ; un français lève sa canne. Basch fait « Boum ! » du talon.
Une femme appelle « Au secours ! » On se