Sur un rythme ricanant, il lance une longue période touchant « la vraie liberté qui, dans tous les pays, s’est réfugiée au fond des prisons, en quelques cervelles impartiales, à l’abri des ploutocrates du pouvoir. »
Ceci n’est qu’une parenthèse dans le cours. Brusquement, Victor Basch a cédé à ses nerfs. C’est que Victor Basch, confiant dans l’Éloquence qui l’inspire, est victime de ses associations d’idées. Il parle, il parle, au hasard, selon ce qui se forme dans sa cervelle. Et il a l’habitude familière et charmante de livrer sa pensée géniale, telle qu’elle vient, avec son cynisme ou ses inconséquences.
Il arrive alors qu’il paraît insensé, parfois révoltant. Bien mieux, il s’en aperçoit et il devient agressif. À la manière de Caillaux, son maître, il défie le public. Si bien que celui-ci, après avoir souri, après avoir ri jaune, après avoir grogné, éclate et proteste.
M. Victor Basch est d’une race souple, grâce à Dieu, au Dieu des Juifs, et il n’insiste pas. Il a l’intelligence variée. Donc, il