goûté M. Seignobos : il est plein de cocasseries qui me ravissent. Mais le public se lasse, parce qu’il ne l’entend pas, parce qu’il ne comprend rien, parce que, pour tout dire, il manque du génie spécial qu’il faut quand on veut voir derrière les apparences. Plusieurs fois, j’ai emmené à son cours des femmes de mes amis. Il y a, dans l’esprit de toute femme, même la plus proche de nous, des poussées d’imprévu qui me semblaient de même nature que les saillies de M. Seignobos. Eh bien, elles n’ont pas mieux compris que les hommes ; elles n’ont pas saisi en entier une seule de ses phrases, ni découvert la moindre apparence de liaison entre deux de ses idées. Je m’épuise devant cette énigme. Serions-nous, en France, ce pays de la mesure, incapables de goûter une farce abracadabrante ?
Voici un petit vieillard, barbe et cheveux en broussaille, qui paraît sortir de dessous son édredon. Il entre, jette sa serviette sur sa table, s’assied en voulant casser sa chaise, et commence sans dire « Messieurs », comme s’il parlait à des bestiaux. D’ailleurs, est-ce