si les autres corps constitués prêtent à la satire, du moins devient-elle vite douloureuse. On peut se divertir d’un général faible d’esprit ou d’un évêque possédé, mais l’armée et la religion ont une grandeur qui suscite la haine et la guerre civile. Adieu la farce, voici la tragédie. — Tous les bavards qui s’exhibent au nom de la politique, semblent d’un comique sûr. Le Parlement, cependant, représente le dégoût le plus certain des esprits réfléchis et patriotes, et leur rire est amer. — Enfin, Justice et Médecine méritent, dans tous les siècles, d’être mises à la scène pour divertir les honnêtes gens. Hélas, la prison, la ruine ou la mort change vite la comédie en un drame pathétique. Seule l’Université, dans cette série des grands soutiens de la Société, se présente avec une face de carnaval, sous un déguisement irrésistible. Ne résistons pas. D’ailleurs, à votre premier pas dans la Sorbonne, dès la cour, regardez les statues de Pasteur et de Victor Hugo. On dirait deux crétins ! C’est une gageure, une farce ! De même dans les amphithéâtres,
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